La quête spirituelle de Yuri Guzman
- dominiqueouryauteu
- 4 janv.
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Dernière mise à jour : 7 mars
'' Puis un jour Yuri Guzman s’est arrêté de marcher, de faire le tour de la terre. Il ne pouvait quand même pas marcher toute sa vie et devenir comme ce pèlerin russe, ce croyant errant, qu’il a découvert plus tard dans la littérature orthodoxe. Il s’est rendu compte qu’il ne faisait que marcher vers lui-même et que son bonheur, sa joie n’était peut-être pas à l’autre bout du monde. Il s’est posé quelque part entre mer et montagne, loin de tout, pour écrire. Il n’a rien gardé de ses écrits qu’il brûlait au fur et à mesure. Il mettait sur papier ses réflexions, ses interrogations, ainsi retiré au milieu de la nature, avec le désir et la volonté de trouver une voie pour apprendre à aimer les gens, tous sans exception. Certains réjouissent leur entourage, d’autres le noircissent de leur présence, mais on ne peut pas ne pas les aimer. Il faut apprendre, réapprendre en fait, lorsque nous ne nous en sentons plus totalement capable, disait-il. Il avait alors pris la décision de retourner dans le monde quand il serait assez certain de pouvoir aimer totalement et sans distinction. Puis, il s’était engagé vis-à-vis lui-même à cultiver l’art de la zénitude qui, disait-il, l’aiderait à ouvrir les portes de la simplicité intérieure et celle de l’amour. Il voulait réussir à se dégager de tout ce qui l’empêcherait d’aimer. Et vous allez peut-être trouver cela un peu bizarre, mais c’est dans le cimetière du village où je l’ai rencontré, qu’il a le mieux réussi à s’affranchir des obstacles. Peut-être à cause de la douleur des gens qui ont besoin de sentir de l’amour et rien d’autre et parce que c’est tout ce qu’il pouvait leur donner : une attention, un sourire bienveillant, une parole aimante ou un silence bienfaisant.''